Josée, le tigre et les poissons

Josée, le tigre et les poissons

Josée, le tigre et les poissons

Réalisation: Kotaro Tamura

Scénario : Sayako Kawamura, Seiko Tanabe d’après l’oeuvre de Seiko Tanabe

Musiques : Evan Call

Tsuneo Suzukawa est un jeune adulte expert en plongée mais qui aspire à découvrir d’autres pays étrangers tels que le Mexique afin de découvrir de nouveaux horizons.

Cependant, son métier actuel ne lui permet pas de gagner suffisamment d’argent pour financer son voyage et il part alors en quête d’un autre petit boulot qui lui permettrait de réaliser son rêve.

C’est alors qu’un beau jour, il tombe (au sens propre comme au sens figuré !) sur une jeune femme handicapée moteur et lui sauve la vie. Aucunement reconnaissante, la jeune demoiselle mord hargneusement son sauveur !

Heureusement la grand mère de celle-ci témoin de la scène est très reconnaissante envers ce jeune homme d’avoir évité à sa petite fille de se rompre le cou. Elle l’engage alors pour prendre soin de sa petite fille Kumiko Kamamura alias Josée.

Les rapports entre Tsuneo et Josée sont au début très conflictuels, Josée étant très caractérielle, capricieuse, dure et râleuse. Cependant, derrière sa carapace explosive, Tsuneo se rendra rapidement compte que Josée est bien plus sensible qu’il n’y paraît.

Josée, le tigre et les poissons est un film d’animation produit par le célèbre studio Bones sorti en 2020 au Japon et en 2021 en France.  Bones a déjà adapté en long métrages d’animation des séries phares de son studio ainsi que de celui de Sunrise tels que Vision d’Escaflowne, Cowboy Bebop, Raxhephon , Fullmetal Alchemist ou encore My Hero Academia.

Pour ce film-ci en revanche, il est tiré d’une nouvelle écrite par Seiko Tanabe.

Je l’avais découvert au cinéma avec mon ami Yupa lors de sa sortie dans les salles françaises en juin 2021 et nous l’avons trouvé tout simplement excellent. 😀

Déjà visuellement, il est réellement magnifique, les personnages sont beaux, très expressifs, il n’y a aucun dessin moins soigné qu’un autre et l’animation, absolument remarquable, ne subit aucune fluctuation.

Les décors sont quant à eux somptueux, riches et très détaillés.

Quant à l’histoire, il s’agit d’une tranche de vie absolument passionnante évitant avec brio les écueils du pathos ou de la mièvrerie.

Pour ce qui est de Josée, si il est vrai que c’est une jeune femme très difficile à vivre et qui mène souvent la vie dure à son “serviteur”, elle a aussi beaucoup de qualités.

Tsuneo découvrira avec stupeur qu’elle est une grande dessinatrice ainsi qu’une talentueuse artiste peintre, et, si son handicap ne lui permet pas de faire de la plongée sous marine, son art lui permet de laisser libre cours à son imagination fertile et de vagabonder à son gré.

Nous avons même une scène magnifique où Josée rêve qu’elle nage parmi les poissons et les baleines, un passage à la fois ensorcelant et envoûtant.

D’un autre côté, Josée sera émerveillée de découvrir que Tsuneo est un plongeur émérite et écoutera passionnément ses connaissances encyclopédiques sur la faune sous marine.

En effet, les deux jeunes gens, s’ils ont du mal à se voir en peinture au début du récit, apprendront petit à petit à se connaître l’un l’autre et à s’apprécier au fur et à mesure.

On a aussi quelques références culturelles savoureuses: on découvre que Josée est une fervente admiratrice de l’auteure Française Françoise Sagan dont elle empruntera plusieurs livres à la bibliothèque. Elle se liera par ailleurs d’amitié avec Kana la bibliothécaire qui est une grande fan de cette écrivaine !

Josée lira aussi entre autres le conte de La Petite Sirène de Andersen, ce qui n’est pas un hasard car il narre l’histoire d’une sirène transformée en humaine à cause d’un pacte conclu avec une sorcière et qui souffrira le martyr avec ses jambes et qui aura toutes les peines du monde à marcher !

Le récit du film prend son temps sans jamais souffrir de longueur ou d’un manque de rythme laissant le temps aux personnages de vivre. Nous avons également quelques très belles scènes contemplatives, comme lors de la balade de nos héros à Osaka. Yupa a d’ailleurs reconnu certains lieux qui lui étaient familiers et m’en fit part 🙂 .

Les personnages secondaires sont également bien campés: outre Kana, Yupa et moi, nous avons apprécié le personnage de Hayato, le meilleur ami de Tsuneo qui est un peu dragueur et gaffeur mais néanmoins extrêmement sympathique et plein d’humour.

Mai quant à elle est une collègue de Tsuneo et elle est toujours pleine d’attentions délicates envers son confrère et est très gentille et à son écoute.

L’histoire est tantôt drôle, tantôt émouvante et fort poétique.

Et on a aussi des passages forts comme ce moment clé au cours duquel Josée veut renoncer à son rêve de devenir artiste et Tsuneo au contraire l’encourage et la soutient dans son projet et de ne pas se laisser miner le moral par des adultes idiots et bornés sous estimant son potentiel. L’histoire donne une belle leçon de vie, très forte, sans jamais être sentencieuse.

Josée, le Tigre et les Poissons  est un film formidable, beau, intelligent, très psychologique et fort émouvant que je vous recommande chaudement. 😀

Josée, le tigre et les poissons est disponible en DVD et en Blu-Ray chez l’éditeur Eurozoom ainsi qu’en dématérialisée sur iTunes à la location et à l’achat.

 

 

2 thoughts on “Josée, le tigre et les poissons

  1. Ah, je vais bien sûr tout à fait dans le même sens : c’est un très beau film, vraiment émouvant sans mièvrerie ni lourdeur ! Cerise sur le gâteau, les superbes images, notamment maritimes. Toutefois je n’ai pas vraiment compris le rôle métaphorique du tigre, au zoo. A noter que Françoise Sagan, un peu oubliée ici, reste une star littéraire au Japon (je connais même un café “Sagan”)…. Encore bravo pour ton analyse !!

    1. Merci beaucoup pour tes compliments mon cher Yupa, je suis très content que mon analyse de “Josée, le tigre et les poissons” t’ait plu ! 🙂 Oui comme tu le dis avec justesse c’est un très beau film, résolument émouvant qui évite avec brio de tomber dans le piège du pathos et effectivement les images maritimes sont de toute beauté. J’ignorais que François Sagan avait un café à son nom au Japon et qu’elle soit dorénavant plus connue là bas qu’ici, très intéressant !

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