Critique de Très Cher Frère

Critique de Très Cher Frère

Nanako Misono, est une jeune fille âgée de 15 ans qui est admise au Lycée Seiran, un établissement scolaire renommé et prestigieux.
Elle y retrouve également sa meilleure amie, Tomoko Arikura.

Très vite, elle se rend compte que c’est un lycée pas comme les autres: en effet, on y trouve un club très select “Le Cercle de la Rose” qui ne recrute environ qu’une dizaine de nouveaux membres chaque année.
Les membres de ce club ont droit à des privilèges et des activités qui ne sont pas à la portée des autres élèves “ordinaires”.
Elle est dirigée par mademoiselle Fukiko Ichinomiya, la lycéenne la plus populaire du Lycée.
A son grand étonnement, Nanako fera partie des élèves choisies pour rentrer dans le club.
Très vite, elle suscitera la jalousie et la convoitise de nombreuses élèves.
Beaucoup d’entre elles sont vraiment prêtes à toutes les bassesses et toutes les perfidies pour parvenir à leur fin, évincer Nanako et devenir membres du Cercle de la Rose à sa place.
Heureusement elle pourra compter sur le soutien et l’aide de certaines élèves du lycée comme Kaoru Orihara ou l’étrange Mariko Shinobu pour surmonter ces mauvais moments…
Notre héroïne n’est cependant pas au bout de ses surprises…

Nanako Misono, l’héroïne de notre histoire. C’est une jeune fille candide et assez naïve. au début du récit, elle a trop tendance à se laisser marcher sur les pieds et traîner dans la boue par ses ennemies, mais grâce à Tomoko, Kaoru et Mariko, elle prendra peu à peu confiance en elle au fil du temps, et s’affirmera petit à petit. Elle n’hésitera pas à tenir tête à ses aînées si elle estime qu’elles font des choses injustes.
Nanako est aussi une fille gentille, douce et généreuse, toujours prête à aider son prochain.

Tomoko Arikura est la meilleure amie de Nanako. C’est une fille joviale et dotée d’un solide sens de l’humour. Elle s’efforce toujours de remonter le morale de son amie dès qu’elle a un coup de blues.
Dans l’entourage lycéen de Nanako, Tomoko est pratiquement la seule personne saine d’esprit, la plupart des autres élèves et leurs aînées étant assez perturbées psychologiquement, voire complètement folles.

Kaoru Orihara est l’une des lycéennes les plus populaires du lycée.
C’est une sportive accomplie, passionnée par le basket. Elle est également très douée en anglais et en français. C’est une fille franche, et qui a beaucoup d’humour. Elle a également un caractère bien trempé et déteste les gens qui s’en prennent à plus faibles qu’eux.
Elle est dans la même classe que Nanako mais elle est plus âgée qu’elle. Elle a du redoubler sa classe l’année d’avant à cause d’une terrible maladie qui la ronge à petit feu.

Rei Asaka/Saint Just est aussi populaire que Kaoru dans son lycée.
Elle est passionnée par la littérature et elle est aussi une pianiste d’exception ainsi qu’une comédienne de théâtre de grand talent.
Malheureusement, elle use et abuse des drogues qui lui font souvent perdre la tête et elle est terrorisée par Mlle Miya, elle cède à tous les caprices de cette dernière. Rei est l’un des personnages les plus intrigants et fascinants de la série.

Mariko Shinobu est une jeune fille très impulsive et imprévisible. Elle fera tout pour devenir l’amie de Nanako en tentant d’écarter Tomoko.
C’est une adolescente qui a la sensibilité à fleur de peau qui craint par dessus tout d’être seule.

Takehiko Enmi est un ancien professeur de Nanako qui lui enseignait des cours au Collège. Nanako se prendra d’affection pour lui et elle viendra à le considérer comme son grand frère. Elle correspondra régulièrement avec lui tout au long de l’histoire. Elle ignore cependant que Takehiko la connaît depuis beaucoup plus longtemps que le Collège…

Fukiko Ichinomiya

C’est la présidente du Cercle de la Rose. Elle est froide et distante, mais elle est aussi très distinguée.
Tantôt elle peut se montrer bienveillante et attentionnée (notamment avec Nanako), tantôt elle peut être aussi abjecte et tyrannique (comme envers la pauvre Rei).
C’est une jeune femme très équivoque et énigmatique et qui cache de lourds secrets…

“Très Cher Frère” est à l’origine un manga de trois volumes qui fut crée par la grande Riyoko Ikeda (La Rose de Versailles/Lady Oscar ) en 1974.
Il fut adapté ensuite dans une série d’animation réalisée en 1991 par l’immense Osamu Dezaki et dessiné et animé par son partenaire habituel, le talentueux Akio Sugino.
Elle fut diffusée dans le Club Dorothée en 1993, mais les responsables de la chaîne, catastrophés par son contenu jugé trop noir la déprogramme au bout de 7 épisodes!
Le doublage français s’est d’ailleurs interrompu au bout d’une vingtaine d’épisodes.
Il faudra attendre l’édition DVD de Kaze en 2004 pour la découvrir enfin dans son intégralité.

“Très Cher Frère” est une oeuvre atypique et originale. C’est un drame psychologique qui fait fortement penser à un polar noir.
L’intrigue est bien ficelée et captivante du début jusqu’à la fin et elle enchaîne les mystères et les coups de théâtre qui laissent le spectateur en haleine et qui lui donne toujours envie de voir la suite.


Le récit a également une ambiance très sombre, pesante et angoissante qui ne laisse que peu de répit aux protagonistes.

 


Le scénario traite de sujets graves et très sérieux comme la drogue, le divorce, l’inceste ou le suicide.
Heureusement, le récit n’est à aucun moment racoleur ou trop graveleux et ces thèmes sont traités avec finesse.
A l’instar de Lady Oscar, les personnages ont une psychologie fouillée et complexe. Ils sont crédibles, vraisemblables et profondément humains, et bon nombre d’entre eux ne sont ni tout blancs, ni tout noirs.

L’histoire regorge également de passages fort en émotion et extrêmement poignants.
Enfin, bien que “Très Cher Frère” soit une série globalement sérieuse et dramatique, l’histoire réserve quelques moments humoristiques très amusants qui permettent quelques fois de détendre l’atmosphère.

Techniquement parlant, la série est une grande réussite. Le dessins d’Akio Sugino (Cobra, Cat’s Eye ) sont absolument magnifiques et homogènes tout au long de la série. L’animation est de bonne facture et ne connaît aucune défaillance notable.
Quant à la mise en scène d’Osamu Dezaki, elle est magistrale, il faut dire que ce réalisateur de génie a toujours été à l’aise sur les oeuvres dramatiques (Lady Oscar,Ashita No Joe 2, Black Jack).

Très Cher Frère est une oeuvre très noire et très dure.
Cependant, c’est également une série hors normes, envoûtante et fascinante qui vaut vraiment la peine d’être vu!
C’est une véritable perle et c’est l’une des meilleures séries animées japonaises des années 90!


Elle est toutefois déconseillée aux plus jeunes auquel elle n’est de toute façon pas destiné, le coeur de cible de l’oeuvre étant le public adolescent et adulte.

Elle est disponible en deux coffrets édités par Kaze.
Il est fortement recommandé de la voir en VOSTF, la VF prenant des libertés très discutables par rapport à la version originale.
Il y a aussi des livrets fournis avec les coffrets et, si ils sont riches et passionnants, il est conseillé de les lire après avoir visionné la série, car ils sont truffés de spoilers.

A noter aussi que le manga original de Riyoko Ikeda a été traduit en français est sorti aux éditions Asuka en 2010 dans une édition de luxe compilant les trois volumes originaux en un seul volume.

5 thoughts on “Critique de Très Cher Frère

  1. Précisons toutefois que les coffrets Kazé sont difficilement trouvables maintenant. On peut espérer qu’ADN repropose la série en HD VOSTFR un de ces quatre.

    1. Oui, c’est vrai les coffrets DVDs de Kazé n’ont pas été réédités depuis le début des années 2000. Outre ADN, il faut espérer qu’un éditeur courageux rééditera ce classique en Blu-Ray dans notre pays, cette magnifique série le mériterait amplement.

  2. Oui, tu as bien raison, c’est une série de très bonne qualité technique pour sa réalisation et très frappante pour son atmosphère tragique. Sugino a dessiné une jeune héroïne adorable et innocente, Nanako / Emilie, qui semble convoitée par des filles perverses prêtes à toutes les traîtrises. La féroce jalousie de l’une d’elles envers la meilleure amie d’Emilie m’avait impressionné. Je n’ai vu que les 7 épisodes du Club Dorothée. C’était une époque où les Japonais nous semblaient tout oser ! Avec le grand retour des bigotes, on ne risque pas de voir réédités les DVD. Je suis même presque étonné qu’on ne nous écarte pas encore des rayonnages “Cobra” de Dezaki également. Je tenterai peut-être de commander le manga originel…

    1. D’ailleurs mon cher Yupa, au sujet de Très Cher Frère, il faut croire tout de même que la série animée avait choqué le public japonais et surtout les responsables de chaînes télévisées, car sa première diffusion fut sur une chaîne cryptée ! Il fallait s’abonner à cette chaine pour voir la série comme Canal + en son temps en France. Elle est en tout cas réservée à un public averti, personnellement, je ne la montrerai ni à des enfants, ni à des jeunes adolescents de 12, 13 ans. A mon avis, il vaut mieux la voir à partit de l’âge de 15 ou 16 ans Après, il est vrai hélas que cette magnifique série ne risque pas d’être rééditée de sitôt en DVD, la faute à un marché physique moribond (les ventes vidéos ne cessent de s’effondrer) plutôt qu’aux personnes pudibondes et puritaines. Pour Cobra, je ne pense pas qu’il y a de soucis à se faire, c’est une série culte qui demeure très populaire (notamment auprès de ses fans de la première heure) et je pense que ses fans les plus passionnés du héros de Buichi Terasawa sont autrement plus nombreux en France que ses détracteurs. Elle est régulièrement rééditée en DVD et Blu-Ray chez All the Anime.

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