My Hero Academia film 1 : Two Heroes
My Hero Academia Two Heroes
Réalisation : Kenji Nagasaki
D’après le manga original de Kōhei Horikoshi
Quelques années dans le passé : alors que des super vilains ont cambriolé un casino à Las Vegas et mis en déroute plusieurs super héros, le jeune et intrépide All Might (Toshinori Yagi) venu du Japon parvient à quasiment les assommer d’un seul coup de poing. Se rendant compte qu’ils ne font pas le poids face à ce nouveau super héros, les bandits décident de prendre la poudre d’escampette et parviennent à lui échapper. Fort heureusement, un scientifique du nom de David Shield se propose d’aider All Might et l’embarque à bord de sa voiture customisée.
Les deux jeunes gens ont tôt fait de rattraper les malfaiteurs et de les neutraliser. Suite à ce coup d’éclat, Toshinori et David se lieront d’amitié et deviendront inséparables pendant plusieurs années consécutives.
Nous nous retrouvons à présent à l’époque actuelle : All Might a amené son protégé Izuku Midoriya (alias Deku) à bord de son avion vers l’île de I-Island. Il s’agit d’une île artificielle dont la population est essentiellement composée de scientifiques qui analysent non seulement les alter (les super pouvoirs des super héros dans le monde de My Hero Academia ) mais qui confectionnent également des armures ainsi que des costumes correspondant aux aptitudes des super héros. All Might était désireux de revoir son vieil ami David Shield…
Et en plus de cela, il est très heureux de revoir Melissa Shield la fille unique de son ami qui a bien grandi depuis !
Cerise sur le gâteau, Midoriya est heureux d’y retrouver plusieurs de ses camarades de classe telles que Ochako, Yaoyorozu ou encore Jiro ! Seules Mina Ashido, Tsuyu et Toro ne purent venir. La plupart d’entre eux ont été invités sur l’île. Toutefois All Might a demandé expressément à son protégé de ne pas révéler la raison exacte pour laquelle ils sont tous les deux sur I-Island…
Alors qu’une cérémonie est organisée au sein de l’hôtel de l’île pour accueillir en grande pompe le grand All Might, la fête tourne rapidement au vinaigre étant donné que des terroristes se sont infiltrés à l’intérieur du bâtiment et ont neutralisé les super héros adultes (y compris All Might !) et prennent en otage David Shield. Le chef de cette bande de crapules est l’énigmatique Wolfram. Mais quel est son véritable objectif ainsi que celui de ses complices ? Midoriya et ses ami(e)s pourront-ils contrecarrer ses noirs desseins ?
My Hero Academia est un manga écrit et illustré par Kōhei Horikoshi et qui est prépublié dans le journal Shonen Jump (City Hunter, Hokuto no Ken, Saint Seiya ) depuis 2014. Il est encore en cours de publication à l’heure où j’écris ces lignes et est sorti en 39 volumes reliés. Il est devenu avec One Piece de Eiichiro Oda l’un des plus grands hits actuels du journal et fêtera ses 10 ans cette année ! Il a été adapté dans une série animée produite par le studio Bones (Escaflowne le film, Cowboy Bebop le film, Wolf’s Rain, Fullmetal Alchemist ) composée de 6 saisons et qui se poursuit encore, la saison 7 sera diffusée au cours de cette année.
Au sujet du film qui nous intéresse, il s’agit du premier long métrage de la saga et qui s’intercale chronologiquement entre la fin de la saison 2 et le début de la saison 3. Il est sorti au cinéma au Japon en août 2018 et en France en janvier 2019.
Le long métrage est assez abordable pour les spectateurs n’ayant jamais lu le manga original ni vu aucun épisode de la série animée étant donné qu’un récapitulatif des évènement clés du début de l’oeuvre est présent au début du film. Il est toutefois conseillé d’avoir vu au moins les deux premières saisons afin de l’apprécier à sa juste valeur, même s’il demeure malgré tout accessible aux néophytes. Il s’agit d’un récit inédit par rapport au manga original, cependant l’auteur a supervisé le film afin qu’il soit le plus proche possible de son oeuvre phare.
Un des éléments les plus intéressants du long métrage est qu’il nous permet d’en apprendre davantage sur le passé de Toshinori Yagi/All Might et des années qu’il a passé aux États Unis pour parfaire ses compétences. Le récit nous montre bien l’amitié sincère qu’il voue envers David (et qui est réciproque) et comment tous deux se sont soutenus mutuellement. Si All Might est doté d’une force prodigieuse, d’une vitesse ahurissante et d’une résistance hors du commun, c’est David qui a confectionné ses costumes (dont celui qu’il porte actuellement !) et qui a crée certaines inventions l’ayant aidé dans sa lutte contre le crime. On peut dire qu’il a été pour Toshinori l’équivalent de Edna Mode pour les super héros dans le film d’animation culte de Brad Bird Les Indestructibles.
Melissa Shield est également un excellent personnage. C’est une jeune fille gentille, brillante, intelligente, passionnée et enthousiaste.
Son amitié avec notre héros Izuku Midoriya est très bien amenée et naturelle, l’adolescente se montrant à la fois spontanée et attentionnée envers lui. De plus, elle se montre assez perspicace et observatrice étant donné qu’elle a percé à jour le fait que le jeune garçon abîme parfois sa main quand il emploie de manière trop forte son alter le “One-For-All”. Elle lui construisit alors un gant lui permettant de préserver sa main droite quand il déploie son pouvoir, même s’il utilise le maximum de celui-ci. La bonne idée des scénaristes a été également de faire de Melissa une personne n’ayant jamais eu d’alter (les humains dans le monde de My Hero Academia qui sont “normaux” ne constituant qu’une minorité au sein de la population) au même titre que Deku avant que son mentor lui lègue son “héritage” en l’occurrence le One-For-All. Deku ressentira une certaine connivence avec Melissa en raison du fait que tous deux à la naissance n’ont jamais eu d’alter. Bien que cela ait été un coup dur pour la jeune adolescente, celle-ci a su rebondir, se ressaisir et aller de l’avant, étant consciente qu’elle pouvait aider autrement les gens dans le besoin…
D’ailleurs fait assez appréciable : si Ochako Uraraka qui est éperdument amoureuse de Deku (mais lui ne se doute de rien, bien qu’il s’entende très bien avec Ochako et est très gentil avec elle) et qu’elle grince un peu des dents de voir l’élu de son coeur si proche de cette inconnue, le malentendu sera vite dissipé, la super héroïne réalisant très vite que la scientifique n’éprouve aucun sentiment amoureux envers Midoriya et toutes les deux sympathiseront très vite ! 🙂
Cela change un peu du ressort humoristique de bien des shonen où la bien aimée du héros frappe celui-ci quand il pense qu’il flirte avec une autre fille/femme !
On retrouve en tout cas la plupart des personnages chers aux fans comme l’explosif Bakugo (au sens propre comme au sens figuré !), le rival de Midoriya plus colérique et sanguin que jamais !
Todoroki quant à lui est toujours aussi calme et réfléchi et maîtrise toujours aussi bien le feu et la glace.
Bakugo par ailleurs s’il se dispute toujours aussi souvent avec Deku entretient aussi des rapports parfois conflictuels avec Todoroki. On soulignera le soin accordé à l’adaptation française, étant donné que Bakugo surnomme Todoroki “Double Face” : joli clin d’oeil à l’un des plus grands ennemis de Batman 😉
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Et parmi les personnages majeurs de la série, nous revoyons également Yaoyorozu qui est l’élève la plus mature et la plus posée de la classe 1.
Au même titre que le manga et la série animée, on retrouve dans ce film ce qui fait l’une des forces de My Hero Academia : le fait que l’oeuvre alterne des superbes morceaux de bravoure avec des tranches de vie quotidienne de nos “apprentis héros”.
En effet, il y a plusieurs passages au cours de l’intrigue où nos héroïnes et nos héros ont le temps de souffler, de se détendre et de s’amuser et d’être eux mêmes. Je trouve personnellement que cela permet de véritablement les humaniser, ces personnages ne consacrant pas l’essentiel de leurs vies à se battre et cela évite par conséquent au titre de sombrer dans une redondance lassante, travers dans lequel beaucoup de shonen d’action se sont fourvoyés et que My Hero Academia a su éviter avec maestria. Cela n’est pas sans rappeler justement les premiers comics de super héros Marvel où le scénariste Stan Lee et de grands dessinateurs comme Jack Kirby, Steve Ditko, John Romita Sr ou encore Jim Steranko voulaient rendre la vie quotidienne de leurs protagonistes aussi passionnantes que leurs combats contre les forces du mal…
Cependant, dès lors que les terroristes ont pris d’assaut l’immeuble, Midoriya et ses ami(e)s se concertent et décident d’agir pour secourir les civils comme les super héros capturés et estiment qu’il est primordial d’observer leurs ennemis, d’être discret afin de mieux les neutraliser ensuite. Le long métrage permet à pratiquement chacun(e) des super héroïnes et super héros de la classe 1 de briller et d’avoir son moment de gloire, aucun(e) n’étant mis sur la touche.
Au sujet de l’attaque des terroristes, on peut percevoir une légère influence du légendaire film d’action de John McTiernan Piège de Cristal/Die Hard (et qui fit de Bruce Willis une superstar du cinéma grâce à John McClane qui le rendit mondialement célèbre) quand Hans Gruber et ses complices attaquent le Nakatomi Plazza, cependant, la trame évite avec brio de tomber dans le plagiat, l’intrigue finissant rapidement par se détacher de celle de ce grand classique.
Le scénario est intelligent, dynamique et sans temps mort et, si il y a beaucoup de scènes d’action, celles-ci ne sont jamais excessives et servent le récit.
L’intrigue par ailleurs regorge de surprises et de jolis rebondissements, certains personnages s’avérant être plus gris et nuancés qu’ils n’y paraissent, et c’est là qu’on se rend bien compte que le vieil adage “L’enfer est pavé de bonnes intentions” s’avère parfois juste, des personnes pourtant fondamentalement altruistes peuvent avoir recours à des méthodes discutables pour concrétiser leurs projets…
Enfin pour ce qui est du climax, il est véritablement exceptionnel : All Might et Deku conjuguent leurs efforts en commun pour tenter de triompher de Wolfram : cette séquence clé du film bénéficie d’une mise en scène enlevée ainsi que d’une animation d’une fluidité éblouissante et virtuose nous en mettant plein la vue et nous cloue sur notre siège ! Par ailleurs, tou(te)s les ami(e)s de Deku se joignent à la bataille donnant lieu à une scène d’action d’anthologie !
Tout comme la série animée télévisée, le film bénéficie d’un doublage français excellent et très soigné.
Bastien Bourlé est comme à l’accoutumée brillant dans le rôle de Izuku Midroiya, le talentueux comédien parvenant très bien à retranscrire à travers son jeu la maladresse, la gentillesse, la sensibilité, mais aussi la détermination et le courage du valeureux héros.
Clara Soares campe une Ochako Uraraka pétillante, attachante et haute en couleurs.
Bruno Meyère quant à lui est toujours impeccable dans le rôle de Todoroki, tant dans les moments calmes de celui-ci que ceux où il se montre bien plus fougueux.
Adeline Chetail est tout simplement parfaite dans le rôle de Mellisa Field, sa voix douce et cristalline sied à merveille à la brillante scientifique et son interprétation est à la fois exemplaire et subtile et elle fait passer beaucoup d’émotion dans son jeu.
Enfin Julien Chatelet est tout bonnement sensationnel dans le rôle de All Might. Il s’est totalement investi corps et âme dans son rôle et parvient non seulement à exprimer à la perfection l’enthousiasme et la bonne humeur communicative du héros “Plus ultra” mais il fait preuve d’une énergie phénoménale quand il le double lors des scènes d’action. Il nous livre sur ce long métrage l’une de ses prestations les plus magistrales de l’intrépide All Might. L’expression de prédilection de All Might “HA, HA, HA ! La CAVALERIE EST LA !” est d’ores et déjà devenue culte auprès des nombreux fans de la série 🙂 .
My Hero Academia : Two Heroes est un excellent long métrage, qui loin d’être un produit mercantile et bâclé surfant sur la vague du succès d’un titre populaire a au contraire bénéficié d’une réalisation technique léchée et soignée (les décors sont très détaillés) d’une animation excellente et irréprochable ainsi que d’un récit habilement construit mêlant humour, action, suspense et émotion…
Il est indispensable pour les fans de My Hero Academia et conseillé aux spectateurs désirant voir tout simplement un bon film d’action bien ficelé 🙂 .
My Hero Academia : Two Heroes est disponible en DVD et Blu-Ray chez l’éditeur Kazé et sur la plateforme de streaming Crunchyroll.