Beetlejuice Beetlejuice de Tim Burton (2024)
Beetlejuice Beetlejuice
Réalisation : Tim Burton
Musiques : Danny Elfman
Scénario : Alfred Gough et Miles Milar
36 ans se sont écoulés depuis les évènements narrés dans le film original.
Lydia est à présent quinquagénaire, elle est devenue mère d’une fille prénommée Astrid et elle est à présent animatrice d’une émission télévisée où elle emploie ses talents de médium pour parler aux fantômes de ses clients.
Cependant, depuis quelques temps, elle entraperçoit le fantôme qui l’a tant tourmenté et effrayé quand elle était adolescente… Beetlejuice !
Est ce des hallucinations ou bien des visions prémonitoires ?
Astrid est au lycée et est une adolescente assez désabusée et blasée : elle a pris ses distances avec sa mère qu’elle méprise, car depuis la mort de son père, elle n’a jamais cherché à le contacter alors qu’en tant que médium, elle est censée savoir le faire et la jeune fille croit que Lydia vocifère des affabulations.
Cependant, une tragédie familiale les accableront et les pousseront bon gré mal gré à renouer de même que Delia la belle mère de Lydia…
Au même moment, dans le monde des morts, Delores l’ex épouse de Beetlejuice refait surface et elle est bien déterminée à se venger de son ancien mari en semant la terreur et le chaos.
Cependant Beetlejuice a plus d’un tour dans son sac pour non seulement échapper à son ex vengeresse mais aussi pour retrouver Lydia…
Et voilà : 5 ans après le remake live de Dumbo, Tim Burton fait son grand retour au cinéma, bien qu’il ait fait des étincelles dernièrement avec la très bonne série télévisée Mercredi (disponible en Blu-Ray et sur la plateforme de streaming Netflix).
Burton décida de renouer avec ses premières amours en ressuscitant l’un des personnages les plus iconiques de sa filmographie : le fantôme roublard et rigolard Beetlejuice.
Un pari aussi osé et risqué de la part du metteur en scène de faire une suite de l’un de ses films majeurs tant d’années après. Le pari est-il réussi ?
Premier bon point : Tim Burton a utilisé des effets spéciaux essentiellement “à l’ancienne”.
Nous retrouvons des effets spéciaux “en dur” , le réalisateur met la pédale douce sur les CGI et a recours non seulement à l’animation stop motion (le serpent de sable n’a pas changé d’un iota !) mais aussi à l’animation en pâte à modeler, notamment
lors de la séquence flash back au cours de laquelle nous apprenons que Charles le père de Lydia a survécu à un accident d’avion mais a péri en étant dévoré par un requin !
Le long métrage est une suite logique et cohérente du premier film et ne contredit pas ce dernier.
Catherine O’Hara est par ailleurs excellente dans le rôle de Delia, elle est encore plus déjanté, exubérante et drolatique que jamais, c’est comme si l’actrice n’avait pour ainsi dire jamais quitté le personnage !
Winona Ryder reprend le rôle de Lydia qui depuis a pris de la bouteille : l’adolescente gothique, un peu dépressive mais néanmoins sympathique est devenue une mère tenant à son enfant comme à la prunelle de ses yeux, elle est anxieuse et angoissée mais ferait néanmoins tout pour le bonheur de sa fille.
Jenna Ortega est quant à elle assez crédible dans le rôle de Astrid : elle campe certes une adolescente aigrie, toutefois, on peut comprendre la rancoeur qu’elle éprouve envers sa mère (pourtant pétrie de bonnes intentions) et, heureusement, elle n’est pas bornée et évolue au fil du récit.
Willem Dafoe quant à lui est très bon dans le rôle de l’acteur et inspecteur Wolf Jackson qui enquête sur les “meurtres” perpétrés par Delores et est assez truculent .
Mais le meilleur d’entre tous, c’est bien entendu Michael Keaton qui fait son retour triomphal sur l’un de ses plus grands rôles : l’extraordinaire Beetlejuice !
Son interprétation est toujours aussi énergique, explosive, haute en couleurs et délirante ! Et Beetlejuice demeure fidèle à lui même : perfide, répugnant, malhonnête, magouilleur, rigolard et farceur en diable !
De plus il joue des tours pendables aussi bien à des individus répréhensibles qu’envers des gens honnêtes, le rendent par conséquent aussi imprévisible que truculent !
Et comble du bonheur, il a conservé son bagou légendaire et ses blagues caustiques et sarcastiques ayant fait son sel !
Le long métrage n’est toutefois pas sans défauts : l’intrigue principale est composée de plusieurs petites histoires donnant la sensation que la trame est un peu fouillis.
De même le film souffre parfois de quelques longueurs ce qui n’était pas le cas du film original.
Mais tout cela est compensé par l’humour décapant (plusieurs gags, situations farfelues et répliques cinglantes m’ont valu de beaux fous rires ! ) la mise en scène inspirée de Tim Burton et le tempérament haut en couleurs de plusieurs personnages.
On a également quelques scènes empreintes de mélancolie qui s’avèrent être très émouvantes.
De plus, le récit joue habilement avec les attentes des spectateurs :
Astrid tombe
amoureuse de Jeremy un adolescent gentil et bienveillant ? Erreur fatale, c’est un fantôme qui l’embobine pour la tuer et ressusciter ensuite !
Lydia et Astrid font appel
à un serpent de sable pour se débarrasser de Beetlejuice ? Monumentale erreur, le roi des fantômes a appris de ses erreurs et l’évite avec panache !
Enfin, les musiques de Danny Elfman sont toujours aussi divines, ensorcelantes, puissantes et inoubliables !
Personnellement, je conserve une préférence pour le film original que je trouvais mieux rythmé et le fabuleux dessin animé télévisé éponyme qui était inventif et drolatique…
Il n’empêche que Beetlejuice Beetlejuice est un très bon film, plaisant, drôle, fun, imaginatif et touchant qui ne galvaude pas l’esprit du film d’origine et ce fut plaisant de replonger dans l’univers décalé, macabre, poétique et cocasse de Beetlejuice.
Je vous le conseille, mais il vaut mieux avoir vu le premier film au préalable.
Beetlejuice Beetlejuice est disponible en DVD et Blu-Ray chez l’éditeur Warner France ainsi qu’en dématérialisée sur Itunes.