The Mask l’intégrale tome 1

The Mask l’intégrale tome 1

 

The Mask

Scénario : John Arcudi

Dessins : Doug Manhke

 

 

Stanley Ipkiss se rend dans une boutique de souvenirs pour acheter un cadeau à sa fiancée. Il est intéressé par un masque vert qu’il achète au vendeur, persuadé que celui-ci enchantera Kathy sa petite amie.

A peine est-il sorti de sa boutique qu’il découvre que sa voiture a été abîmée par des motards. Fou de rage, il les insulte vertement…

Mal lui en a pris, les voyous se retournent vers lui et le passent violemment à tabac.

Suite à cette altercation qui l’a salement amoché, Stanley rumine sa vengeance et imagine les pires sévices qu’il pourrait faire subir à ses tortionnaires et comment il pourrait les faire périr dans d’atroces souffrances.

Dès son arrivée dans l’appartement de sa bien aimée, comme il l’escomptait, Kathy est enchantée et très heureuse que Stanley lui ait offert ce masque. Cependant, Kathy se rend bien compte que l’élu de son coeur a passé un sale quart d’heure avant leurs retrouvailles et souhaite lui apporter le réconfort dont il a besoin. Les deux tourtereaux passent alors la nuit ensemble.

Au beau milieu de la nuit, Ipkiss intrigué par le masque décide de le porter… Celui-ci lui octroie alors des pouvoirs phénoménaux et “cartoonesques”, le rend invincible et immortel (même si il peut saigner) mais lui fera perdre aussi petit à petit la raison… Grâce au masque, il est en tout cas bien déterminé à assouvir sa vengeance contre les gens qui l’ont humilié et blessé…

Si quelques comics de “The Mask” ont été traduits en France, essentiellement des cross overs comme celui avec Lobo (sûrement un des comics les plus hilarants que je n’ai jamais lu de ma vie :mrgreen: ), celui avec Grifter ou encore celui avec le Joker, les premiers numéros n’avaient pendant très longtemps jamais été traduits dans la langue de Molière. Cette injustice a été réparée depuis quelques années grâce à l’éditeur Délirium.

Comme énormément de monde, j’ai découvert le personnage via le film culte de Chuck Russell. Un long métrage que j’avais adoré à l’époque, le caractère loufoque et déjanté du héros ainsi que les gags très Tex Avery me faisaient mourir de rire et les effet spéciaux m’avaient épaté. Et c’est ce film qui avait révélé au grand public Jim Carrey.

Autant dire que les comics originaux sont radicalement différents.

Si Stanley Ipkiss était un homme timide, maladroit et manquant de confiance en lui, dans la BD, il est très différent: c’est un homme amer, rancunier et désabusé.

Dès lors qu’il revêt le Masque, au même titre que le long métrage il est alors doté de super pouvoirs.

Cependant, si il châtie les brutes qui l’ont martyrisé et brutalisé (les loubards) ou les escrocs qui l’ont arnaqué (les garagistes véreux), il ne fait pas dans la dentelle: non seulement il les massacre mais en plus il n’hésite pas à tuer des policiers qui font juste leurs devoirs !

On constate aussi que le Masque influe sur le caractère de son propriétaire, Ipkiss devenant de plus en plus irascible, violent, agressif (il n’hésite pas à insulter sa fiancée Kathy qui s’inquiète, à juste titre pour lui) et quand il ne porte pas celui ci depuis longtemps, il fait penser à un drogué en manque…

Ensuite, quand il porte le Masque, il se fait surnommer par les autorités et le public “Grosse Tête”. Et, si comme dans le film, il est invincible avec le Masque, cela n’enlève rien au fait qu’il saigne beaucoup lorsqu’il se fait tirer dessus.

 

D’autres personnes ensuite entrent en possession du Masque au fil de l’histoire tels que Kathy ou encore l’inspecteur Kellaway.

D’ailleurs au sujet de ce dernier, si il veut défendre la veuve et l’orphelin avec l’aide du Masque et punir les bandits, il réalise petit à petit que ce dernier exacerbe ses pulsions les plus violentes.

Il y a quelques scènes similaires entre le comic book et l’adaptation cinématographique mais elles sont bien plus noires dans l’oeuvre originale.

Ainsi, si nous voyons le Mask concevoir une mitraillette avec des ballons gonflables comme dans le film, contrairement à ce dernier où il s’en servait pour faire fuir les loubards, ici, il les abat sans pitié !

Disons que le Masque est un véritable démon tentateur qui fait émerger à la surface les parts d’ombre des personnalités de ses propriétaires.

Parmi les personnages on retrouve aussi celui de Walter qui, si il était absent du film, fut en revanche adapté dans la série animée.

Comme dans l’adaptation animée, c’est un colosse inébranlable et quasiment invincible ne parlant jamais. Cependant, il est un peu plus fou que son alter ego animé, l’un de ses passes temps favoris étant de se taillader la joue avec un couteau juste pour s’amuser !

J’ai été absolument fasciné par cette lecture. Les dessins de Mahnke, si ils sont corrects sur le premier récit, ne cesseront jamais de s’embellir tout en devenant de plus en plus expressifs et la dernière histoire est superbe.

Ce qui m’a marqué, c’était l’ambiance sombre, glauque, poisseuse et oppressante émanant des histoires, le suspense étant bien réel et on ne sait jamais à l’avance comment elles vont se terminer.

Après certains gags visuels et quelques réparties cinglantes de “Grosse Tête” m’ont fait rire, mais j’ai davantage été marqué par l’atmosphère très noire des histoires.

Au sujet de l’édition française rien à redire: le papier est de qualité et la traduction m’a semblé soignée.

Un album que je recommande chaudement !

Attention, il est évidemment déconseillé aux âmes sensibles comme aux plus jeunes.

L’intégralité de la série The Mask a été publiée en quatre tomes chez Délirium. Les volumes suivants ont chacun un ton qui lui est propre (le deuxième volume a un humour délirant beaucoup plus proche du film tandis que le dernier volume a certaines histoires très mélancoliques), mais à mon humble avis, le premier tome constitue l’un des sommets de la série.

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