Critique : Zombillénium

Critique : Zombillénium

 

Réalisation et scénario: Arthur de Pins et Alexis Ducord

Hector Sax est un contrôleur de sécurité chevronné et méticuleux. Aucune entreprise se livrant à des activités frauduleuses ou ne respectant pas les règles de sécurité n’échappent à sa vigilance et il en a fait fermer plus d’une !

Cependant, il consacre trop de temps à son métier et pas suffisamment à sa fille qui passe l’essentiel de son temps dans une pension. Néanmoins Hector lui promet que, dès qu’il aura du temps, il emmènera celle-ci au parc d’attractions Zombillénium.

Néanmoins, quelques heures après, non seulement il a vu une sorcière qui a failli lui causer un accident mais en plus,  il apprend par l’un des villageois que ce fameux parc serait composé de monstres et ne respecterait aucune norme de sécurité.

Hector se rend dès lors sur les lieux bien déterminé à faire mettre la clé sous la porte à ce lieu de perdition. Mal lui en a pris car Francis le patron ne voit pas cela d’un très bon oeil et décide de le mordre afin qu’il rejoigne ses rangs et ne mette pas en péril l’avenir du parc !

Muté en monstre à l’apparence étrange, Hector est condamné à rester dans le parc et n’a plus la possibilité de voir sa fille. Le futur ne s’annonce par ailleurs pas rose car le Diable (qui est le vrai patron) menace de faire fermer le parc si celui-ci n’est pas rentable ! Hector devra donc faire le nécessaire pour résoudre cette situation épineuse…

Zombillénium est un film d’animation tiré de la bande dessinée éponyme publiée aux éditions Dupuis. Elle est écrite et dessinée par Arthur de Pins qui a donc co-réalisé l’adaptation cinématographique de son oeuvre.

J’ai eu la chance de voir le film Zombillénium lors de sa sortie au cinéma en France en octobre 2017 et je l’ai acheté ensuite en Blu-Ray. Très franchement je l’ai beaucoup aimé ! 😀

Le character design est très original, atypique mais dégage néanmoins un charme fou et est très expressif. De plus l’animation en images de synthèses est très fluide et dynamique. Les décors baroques et horrifiques correspondent tout à fait à l’ambiance du film.

Le récit quant à lui est très bien construit, intelligent, bien ficelé et intéressant.

Hector le héros est bien campé: si au début c’est un homme austère, obnubilé par son travail au point d’en négliger le reste, suite à sa nouvelle condition et sa “deuxième vie”, il change du tout au tout, mais sans que cette évolution soit abrupte: il prend conscience qu’il doit éprouver davantage d’empathie, de compassion envers autrui et il s’efforce d’aider du mieux qu’il peut ses “collègues”. Il s’adaptera petit à petit à sa nouvelle vie et sympathisera avec ses confrères qui deviendront pour bon nombre d’entre eux ses amis.

Gretchen la sorcière est une jeune femme qui au début veille sur lui afin qu’il ne se fourvoie pas dans des problèmes inextricables, elle est intelligente, n’a pas sa langue dans sa poche et a du répondant.

Le film traite de thèmes tels que le racisme, la discrimination et l’exclusion.

Par exemple, Steven le vampire est le pôle d’attraction du parc qui attire le plus les clients en raison de son physique androgyne et avantageux et lui ainsi que ses pairs éprouvent du mépris envers les autres monstres travaillant au sein de la société tels que les zombies à cause de leur apparence plus monstrueuse et moins humaine.

Hector se battra pour faire valoir les droits et les compétences des zombies, des momies et des squelettes et fera tout son possible pour démontrer qu’ils sont tout aussi aptes et compétents que les vampires et peuvent eux aussi attirer des clients.

Francis le patron ne manquera par ailleurs pas de soutenir Hector, celui-ci souhaitant l’harmonie parmi ses employés.

Le film est bien sûr très sombre et  parfois angoissant, mais il est également nostalgique et mélancolique, Hector s’interrogeant légitimement sur le sens de sa vie…

Il y a aussi quelques passages comiques, mais il s’agit essentiellement d’humour noir, résidant dans des dialogues incisifs et grinçants de très bon cru.

On a aussi quelques références culturelles amusantes: un passage rend ouvertement hommage à Thriller le clip culte de Michaël Jackson. Et quand des zombies manifestent, il y a écrit sur des panneaux Hear the Working Dead (écoutez les travailleurs morts) qui est en fait un clin d’oeil humoristique à Fear the Walking Dead (ayez peur des Morts Vivants !).

Le film bénéficie également d’un excellent casting composé d’un casting prestigieux:

Hector est interprété par le grand Emmanuel Curtil ( voix Française de Jim Carrey, Simba dans Le Roi Lion ),

Gretchen est interprétée par Kelly Marot (deuxième voix de Nami dans One Piece ),

Steven par Alexis Tomassian (Zuko dans Avatar le dernier maître de l’Air, Fry dans Futurama),

Gilbert Lévy quant à lui prête sa voix à Aton la momie (Moe dans Les Simpson, Harvey Bullock dans Batman the Animated Series).

Les dialogues sont également d’une grande justesse. Si la fille de Hector a bien sûr des paroles enfantines, les adultes ont en revanche des dialogues crus et incisifs, sans qu’ils soient trop vulgaires pour autant.

Il y a aussi quelques scènes coquines mais pas racoleuses pour autant, certaines scènes mettant bien en valeur le physique aguicheur de Gretchen.

On soulignera aussi les chansons et les musiques qui sont splendides !

En bref, Zombillénium est un long métrage novateur, profond, subtil, cocasse et très émouvant.

C’est d’après moi l’un des films d’animation français majeurs des années 2010. Je vous le conseille vivement ! 😀

Il m’a donné en tout cas envie de lire la BD originale ! 😀

2 thoughts on “Critique : Zombillénium

  1. Ah, c’est donc en 2017 que je l’ai vu au cinéma ! Eh bien j’en ai moi aussi un très bon souvenir, malgré mon manque de goût pour les zombies et toutes autres sorcelleries : c’était en effet un film original, rompant avec les poncifs du genre, et comme tu le signales Xanatos, un récit riche en arrière-plans ! Peut-être irais-je jusqu’à prendre le DVD… En tout cas, la BD, pourquoi pas ? Excellent, de mentionner les voix !

    1. Mon cher Yupa, je suis ravi que Zombillénium t’ait plu ! 🙂 Oui, je sais que tu n’es pas un féru de films d’horreur, cependant, comme tu as pu le constater, le crédo du film n’est aucunement la terreur mais plutôt une équipe hétéroclite de personnages qui doivent se serrer les coudes au sein d’une entreprise qu’ils tentent de faire vivre tant bien que mal. Je suis content que tu apprécies que je cite les comédien(ne)s ayant fait les voix des personnages, surtout que le casting du long métrage est en or massif et que l’on a déjà entendu ces pointures du doublage sur des oeuvres majeures ainsi que des actrices et acteurs célèbres. Je pense notamment à Emmanuel Curtil, célèbre voix françaises de brillants acteurs tels que Jim Carrey ou encore Matthew Perry ^_^ . Fait intéressant : le Diable est interprété par… Emmanuel Jacomy, la voix française habituelle d’acteurs tels que Pierce Brosnan, Russel Crowe et Denzel Washington mais aussi celle de Superman dans la série animée “Superman l’ange de Metropolis” de Bruce Timm ou encore le Tarzan de Disney ! 🙂

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