Cobra : analyse d’une série de science fiction mythique
Space Adventure Cobra
Réalisation : Osamu Dezaki et Yoshio Takeuchi
Character design : Akio Sugino
Musiques : Kentaro Haneda
Johnson est un jeune homme qui vit une vie assez banale et ordinaire. Il décide pour se changer les idées d’aller se rendre dans la maison des rêves.
Au cours de sa séance, il rêve qu’il est Cobra, un aventurier ainsi qu’un cambrioleur qui combat sans relâche la Guilde des Pirates de l’Espace. De retour à sa réalité morose, il décide de s’amuser un peu : il va se faire passer pour Cobra dans un casino. Qu’elle n’est pas sa surprise quand il se rend compte que le patron de ce casino n’est nul autre que Vaiken (se faisant appeler Jacques Branlou) le chef des pirates qu’il avait combattu dans son rêve !
Mais était ce un rêve ou bien la réalité ?
Johnson finit par recouvrer peu à peu la mémoire et à émerger de son amnésie : il découvre qu’il est bel et bien en réalité Cobra et qu’il avait effacé ses souvenirs et s’est livré à une opération chirurgicale non seulement pour échapper à la Guilde mais aussi parce qu’il était las de perpétuellement se battre…
5 ans se sont écoulés depuis, mais entretemps, il a réalisé l’ironie de la situation car il est à présent blasé de sa vie actuelle dépourvue d’entrain et il est déterminé à repartir à l’aventure accompagné de son amie et partenaire Armanoïde (qui “hibernait” au sein de Ben, le robot qui aidait notre héros au quotidien)…
Mais avant cela, il doit se débarrasser une fois pour toutes de Vaiken qui veut se venger de Cobra qui l’a jadis éborgné…
Space Adventure Cobra est à la base un manga de science fiction crée par l’immense Buichi Terasawa (Midnight Eye Goku, Takeru ) qui fut prépublié dans le journal Shônen Jump (Cat’s Eye, Dragon Ball, City Hunter/Nicky Larson, Saint Seiya/Les Chevaliers du Zodiaque ) de 1978 à 1984.
Cobra a d’abord été adapté dans un long métrage d’animation sorti au cinéma au Japon en 1982 (et en VHS en 1996 en France chez l’éditeur Manga Vidéo). Ce film mélangeait la saga de l’Arme Absolue (tomes 1 à 3) avec celle de la Porte Dorée (tome 12).
Et c’est quelques mois plus tard que Cobra fit son grand retour sur le petit écran via une série télévisée composée de 31 épisodes adaptant les 8 premiers volumes du manga original et le début du 9e.
Elle a été réalisée par le même staff que celui du long métrage : le réalisateur Osamu Dezaki et le character designer Akio Sugino (Lady Oscar, Rémi sans Famille, Ashita no Joe 2).
Cobra est un véritable melting pot culturel : pour créer son inoubliable héros, Buichi Terasawa s’est inspiré du célèbre et talentueux acteur Jean-Paul Belmondo ( Le Magnifique, le Professionnel, L’as des as ), tant au niveau du faciès de son visage que de sa personnalité et de sa gouaille.
Cobra avait un caractère unique en son genre parmi les premiers héros de séries animées japonaises arrivés en France à la fin des années 70 et au début des années 80 (Actarus dans Goldorak, le capitaine Albator, le Capitaine Flam…) : son sens de l’humour ! 🙂
En effet notre cher Cobra est un personnage jovial, très enjoué, rigolard et facétieux qui ne se prend pas toujours au sérieux et qui nous gratifie souvent et avec bonheur de ses blagues caustiques et sarcastiques, tantôt pour détendre l’atmosphère et faire rire et sourire ses ami(e)s et ses proches, tantôt pour déconcentrer ses ennemis ayant tendance à le sous estimer et qui ont vite fait ensuite de le regretter !
Cependant, Cobra sait être sérieux quand la situation l’exige et s’adapter en fonction de la situation à laquelle il est confrontée.
Il est aussi doté d’une force herculéenne et d’une résistance hors du commun qui surprennent ses adversaires, décontenancés par sa ténacité et ses ressources prodigieuses !
Et si Cobra est autant craint et redouté par les Pirates de l’Espace, c’est qu’il a un atout de taille : Le Rayon Delta (le Psychogun) qui est une arme à feu dissimulée dans son bras gauche artificiel. A chaque fois qu’il l’emploie, il tire un rayon laser dévastateur capable de tuer instantanément des bandits ayant la folie de vouloir l’abattre que des machines gigantesques ! De plus son laser est capable d’agir comme un missile à tête chercheuse et contourner les obstacles afin d’atteindre sa cible.
Le Rayon Delta se base sur la force psychique de Cobra, celui-ci étant capable de contrôler mentalement la trajectoire de ses rayons laser. Il peut également contrôler la puissance de son rayon et faire en sorte d’assommer uniquement des adversaires qu’il ne veut pas assassiner.
Cobra ne se cantonne toutefois pas à son Rayon Delta et il a également dans son arsenal un colt 77 magnum qu’il affectionne particulièrement et qui s’avère très efficace !
Cobra est aussi un homme assez rebelle : bien qu’il combatte ardemment la Guilde des Pirates de l’Espace car il condamne les actes barbares et meurtriers auxquels se livrent ces monstres et qu’il sauve parfois la veuve et l’orphelin, il n’est pas pour autant un saint : il lui arrive aussi de cambrioler des banques et de s’emparer de fabuleuses richesses, ce qui fait qu’il est également traqué par la police de l’espace ! Seule Dominique au sein de la police n’a jamais cherché à lui nuire.
Cobra en dépit de son tempérament effronté et provocateur a cependant un grand sens de l’honneur : Autrefois un dénommé Torno lui a sauvé la vie ainsi que celle de Armanoïde. Il le retrouva bien des années plus tard pour lui prêter main forte. Il lui déclara même “J’ai très peu d’amis Torno mais je suis prêt à mourir pour les aider”.
Cobra a par ailleurs à l’instar de James Bond alias 007 un arsenal de gadgets lui permettant de sortir des situations les plus épineuses.
Il a à sa disposition notamment :
Des oyxcigares lui permettant de respirer sous l’eau pendant une très longue période.
Un grappin lui permettant de s’accrocher à certaines parois et murs lui évitant ainsi de tomber et lui permettant de faire plusieurs acrobaties !
Le seul point faible de Cobra ? Les magnifiques jeunes femmes qu’il croisera au cours de ses nombreuses aventures ! En effet, ces jolies demoiselles font souvent tourner la tête de notre blondinet de l’espace favori qui n’est pas insensible à leurs charmes et ne manque pas une occasion de les draguer !
A noter par ailleurs que plusieurs femmes de la série sont certes dotées d’un glamour et de beaucoup de sex-appeal mais elles ne sont absolument pas de vulgaires potiches et sont également dotées d’une très forte personnalité.
Armanoïde (Lady en VO) la partenaire de Cobra est d’une très grande loyauté envers lui et fait toujours le maximum pour veiller sur lui et le protéger. Elle est physiquement encore plus forte que celui-ci et lui sauvera la vie à maintes reprises durant leurs aventures (et la réciproque est valable également). De plus, au même titre que Cobra, elle est dotée d’un certain sens de l’humour et ne manque pas de taquiner son compagnon quand celui-ci drague à tout va. A noter qu’elle était jadis une humaine mais a hélas contracté une maladie mortelle : elle dût se faire cybernétiser pour pouvoir survivre.
Jane la chasseuse de primes que Cobra rencontrera au cours de la saga de l’Arme Absolue. C’est une femme intrépide, très rusée, forte et déterminée et qui est de plus dotée d’un humour sarcastique assez délectable.
Dominique est la soeur jumelle de Jane. Elles sont physiquement quasiment identiques. Une différence subsiste toutefois au niveau de leurs yeux : Jane a les yeux verts tandis que Dominique a les yeux bleus.
Elle fait partie de la police de l’espace. Dominique a une personnalité très différente de celle de Jane : bien qu’elle soit également très forte et intelligente, elle est beaucoup moins équivoque, plus douce et plus gentille. A l’instar de Saeko Nogami dans City Hunter, il lui arrivera de demander parfois des services à Cobra (ce qu’il ne refuse jamais à celle-ci), mais contrairement à l’inspectrice Saeko qui roule dans la farine Ryô Saeba, Dominique elle respecte toujours ses engagements envers Cobra.
Lucia Rodock apparaît dans le 13e épisode “La Roulette de la Mort” : elle se fait passer pour une serveuse dans le casino de Joe Hammerbolt mais est en réalité un lieutenant de la police menant une enquête et cherchant à récupérer des lingots d’or volés par les pirates de l’espace. Sous ses dehors ingénus, elle est beaucoup plus maligne et rusée qu’elle en a l’air et sauvera même la vie de Cobra !
Cobra combattra aussi de nombreux ennemi(e)s ô combien redoutables qui lui donneront bien du fil à retordre. Parmi les plus notables, il y a :
Sandra la chef des créatures des neiges, un groupe de tueuses travaillant pour la guilde des pirates de l’espace. Sandra fait partie des ennemies les plus coriaces de notre héros : elle est extrêmement intelligente, cruelle, fourbe, rusée et absolument impitoyable. Elle est l’une des ennemies qui a donné le plus de fil retordre à notre aventurier préféré !
Tarbeige. C’est un homme plante qui dissimule son apparence végétale sous une épaisse armure. Il est capable de contrôler ses victimes en leur faisant ingérer des graines qui lui obéissent comme des esclaves. Il se sert aussi de la verdure de son corps pour attaquer à distance ses ennemis. Enfin, il ne sort jamais sans son bouclier imparable contre les rayons laser.
Joe Hammerbolt, patron du casino de l’espace. Il a des bras amovibles qu’il envoie à ses adversaires pour les assommer et est également capable d’émettre des rayons laser triangulaires dévastateurs. Il en fera voir des vertes et des pas mûres à Armanoïde ainsi qu’à Cobra qui aura bien du mal à se défaire de lui !
Ironhead, leader des pirates de la mer. Elle est assez sadique, extrêmement résistante et peut détacher sa tête de son corps. Sa longue chevelure peut attaquer ses ennemis et son bouclier résiste aux rayons laser.
Salamandar, le chef suprême de la Guilde des Pirates de l’Espace qu’il dirige d’une poigne de fer. Il remplit d’effroi l’univers entier tant il donne la sensation d’être immortel.
Enfin, impossible de ne pas évoquer le plus charismatique des ennemis de Cobra et le plus terrible d’entre tous :
L’Homme de Verre (Crystal Boy en VO). Il s’agit d’un tueur à gages travaillant pour la solde de la guilde des Pirates de l’Espace. Il est l’exact opposé de son ennemi juré : alors que Cobra est très extravagant et rigolard, l’Homme de Verre est très flegmatique, froid et posé. Il est aussi intelligent que puissant, de plus son corps réfracte les rayons laser qui n’ont aucun effet sur lui ce qui le rend d’autant plus dangereux ! Il était par ailleurs autrefois humain. On apprend dans le manga qu’il avait affronté Cobra quand il avait son ancien visage, et, suite aux blessures que celui-ci lui a infligé, il dut opter pour ce corps de verre pour survivre.
L’une des particularités de Cobra, c’est que la série alterne des épisodes indépendants constitués d’histoires auto conclusives avec des sagas d’épisodes à suivre.
La première est l’une des plus marquantes d’entre toutes étant la saga de l’Arme Absolue : le capitaine Nelson a tatoué sur le dos de ses trois filles Jane, Catherine et Dominique un plan menant non seulement à l’arme suprême la plus puissante de l’univers mais également un trésor fabuleux. Evidemment cette arme intéresse au plus haut point la Guilde, tandis que Cobra fera tout son possible pour aider et sauver les trois soeurs.
La deuxième saga est celle qui a remporté le plus de succès en France et qui a le plus marqué les esprits: celle du Rug Ball. Dominique a chargé Cobra d’infiltrer l’équipe des saxons rouge afin de trouver des preuves concernant un trafic de drogue qui s’opérerait derrière ce sport. Le Rug Ball est un sport à mi-chemin entre le baseball et le football américain.
C’est un sport où absolument tous les coups sont permis et qui est extrêmement violent, il est autorisé par exemple de tuer ses adversaires !
C’est réellement l’une des histoires les plus palpitantes de la série, tant elle est trépidante, riche en rebondissements et regorge de scènes de combat ô combien marquantes et percutantes !
De plus les membres de l’équipe Z dont fait partie Cobra se serreront les coudes et seront solidaires les uns des autres pour remporter la victoire finale.
Enfin, la saga de Salamandar conclut en apothéose la série animée : ce dernier veut éliminer une fois pour toutes Cobra et lui et ses sbires vont attenter à la vie d’amies chères au coeur de celui-ci. Ivre de vengeance, Cobra va alors réunir d’anciens amis pour éliminer une fois pour toutes Salamandar.
Il y a :
Canos (Dog Savalas en VO) qui est un être polymorphe capable de prendre n’importe quelle apparence et imiter n’importe quelle voix. C’est le meilleur ami de Cobra et qui est également doté d’un humour caustique savoureux.
Palmas (Pumpkin en VO), un colosse qui a une peau invulnérable et une force hors du commun. C’est aussi quelqu’un de très calme et zen malgré les apparences.
Et enfin Cargou (Bud en VO), un être capable de voler ainsi que d’une vision infrarouge et d’une ouïe exceptionnelle. Il refusera d’abord de se joindre à Cobra dans sa vendetta (ce qui ne posera pas de problèmes à ce dernier, respectant le choix de son ami) mais, suite à un évènement dramatique se joindra ensuite à lui dans sa lutte contre Salamandar.
Ce récit est véritablement passionnant et nous donne un aperçu de l’étendue de l’effroyable guilde des Pirates de l’Espace et de son incommensurable dangerosité. Cette aventure poussera aussi Cobra dans ses derniers retranchements car ce sera l’une des rares fois où nous le verrons perdre son sang froid, tant il voue une haine sans bornes à Salamandar après ce qu’il lui a fait.
La série animée originale de Cobra est d’une qualité exceptionnelle qui fait parfaitement honneur à l’oeuvre majeure de Buichi Terasawa.
Tout d’abord le character design de Akio Sugino est absolument magnifique, à la fois réaliste et très expressif. De plus l’animation est excellente et d’une fluidité éblouissante et n’a pas vieillie d’un iota. On sent que la Tokyo Movie Shinsha a alloué un budget conséquent à Cobra qui est une véritable superproduction de son temps.
L’ensemble est par ailleurs sublimée par la mise en scène magistrale de Osamu Dezaki et Yoshio Takeuchi qui insufflent un punch extraordinaire aux palpitantes aventures du Belmondo de l’espace.
Enfin, impossible de passer sous silence les somptueuses musiques absolument grandioses de la série animée, composées de main de maître par Kentaro Haneda qui accomplira un travail d’orfèvre aussi sur d’autres séries animées majeures telles que Sherlock Holmes et Très Cher Frère.
Au sujet des intrigues, elles sont très variées, évitent la redondance et la monotonie et regorgent d’humour, d’action, les aventures de Cobra et Armanoïde étant trépidantes, dynamiques et menées tambour battant et sans temps mort.
De plus, bien que l’adaptation animée soit très fidèle à l’oeuvre originale, elle n’est pas pour autant une transposition littérale de celle-ci, Osamu Dezaki ayant ajouté de nombreux éléments inédits par rapport au manga : ainsi la personnalité de Catherine l’institutrice et l’une des trois soeurs Royal a été étoffée et certains personnages ont été spécifiquement crées pour l’animé comme Ron, un joueur de Rug Ball qui se liera d’amitié avec Cobra…
Si Cobra regorge d’innombrables qualités et d’aucun réel défaut, la série animée de 1982 n’a hélas pas remporté le succès escompté au Japon et n’adapta que la moitié du manga en noir et blanc. Selon Terasawa, la série était trop en avance sur son temps pour séduire les spectateurs japonais.
En revanche, elle remporta un succès foudroyant en France lors de ses diffusions sur Canal + dans l’émission Cabou Cadin et sur A2 dans l’émission Récré A2.
Cobra marqua toute une génération grâce à son héros haut en couleurs et attachant, sa réalisation technique de haute volée et ses histoires pleines d’action, d’émotion et d’humour ainsi que son univers d’une richesse foisonnante.
Pour ma part, j’eus la chance de découvrir Cobra lors de sa première diffusion sur Canal + en février 1985 car mes parents étaient abonnés à la chaine cryptée 😀 . Je suis par ailleurs très reconnaissant envers mon père qui enregistra chaque épisode sans en louper un seul, il s’était rapidement rendu compte que plusieurs épisodes étaient interconnectés. La série m’enthousiasma, me fit rire, vibrer et rêver…
Et lorsque je l’ai redécouvert en achetant le coffret VHS de AK Vidéo en décembre 1998, j’ai été émerveille et subjugué, tant Cobra n’avait pas vieillie du tout et s’avéra être encore meilleur que dans mes souvenirs 😀 . De toutes les séries animées ayant bercé mon enfance, Cobra est LA série que j’ai éprouvé le plus de plaisir à redécouvrir à l’âge adulte et fait partie de mes séries cultes ! ^_^
Ma soeur a découvert la série via ce coffret VHS et elle l’a beaucoup aimé également ! 🙂
J’ai depuis racheté la série via l’édition DVD collector de Déclic Images qui regorge de bonus passionnants comme des interviews de Buichi Terasawa, Jean-Claude Montalban ou encore Joe Gillian le webmaster du site Cobraworld.
Cobra a également bénéficié d’un doublage français extraordinaire, l’un des plus soignées pour une série animée japonaise des années 80.
Jean-Claude Montalban interprète avec maestria notre cher Cobra. Non seulement il a su retranscrire à la perfection l’humour iconoclaste de celui-ci et le rendre particulièrement hilarant, mais il a su aussi lui insuffler un très grand charisme et beaucoup de prestance.
Danièle Volle est excellente dans le rôle de Armanoïde, tant sa voix correspond parfaitement bien à la partenaire de Cobra.
Catherine Lafond quant à elle prête sa voix divinement belle et sensuelle à la sublime Jane la chasseuse de prime et elle a cerné avec brio la personnalité complexe du personnage.
L’immense Francis Lax lui est quant à lui absolument irréprochable dans le rôle de Tarbeige l’homme plante et il fait bien ressortir à travers son jeu l’ignominie du personnage.
Serge Lhorca a su de son côté rendre l’Homme de Verre à la fois distingué, raffiné, glacial et effrayant. On peut toutefois regretter qu’il n’ait pas doublé le personnage sur l’ensemble des épisodes où il apparait même si Jacques Torrens lui succède avec panache.
Michel Bedetti est lui tout à fait remarquable dans le rôle de Joe Hammerbolt.
Enfin le légendaire Henry Djanik est époustouflant et impérial dans le rôle de Canos. A noter que Canos est inspiré de l’acteur Telly Savalas l’interprète de Kojak… qui était justement doublé en français par Henry Djanik !
La version originale japonaise est également très réussie : on retiendra tout particulièrement la prestation de Kiyoshi Kobayashi qui est fabuleux dans le rôle de l’Homme de Verre.
Cobra a fait l’objet ensuite de deux adaptations animées produites entre 2008 et 2010 : une série d’OAVs et une deuxième série télévisée adaptant plusieurs histoires inédites. Elles sont toutes les deux très bonnes mais ne rivalisent cependant aucunement avec la série télévisée de 1982 qui demeure la plus aboutie d’entre toutes.
A noter que Buichi Terasawa a repris son héros fétiche dans les années 90 dans un nouveau manga de Cobra entièrement en couleurs et qui alterna des aventures inédites avec des anciennes histoires colorisées pour l’occasion. Terasawa était par ailleurs un artiste pionnier étant donné qu’il fut l’un des premiers dessinateurs de bandes dessinées à utiliser l’ordinateur pour colorier ses planches.
Il y a de cela quelques années, Terasawa avait crée une nouvelle aventure de Cobra intitulée Cobra over the Rainbow… qui restera hélas inachevée, ce mangaka de génie étant malheureusement décédé d’un infarctus du myocarde le 8 septembre 2023. Il est parti rejoindre Osamu Dezaki et Kentaro Haneda dans l’autre monde…
On ne peut que déplorer le décès prématuré de ce grand auteur (qui avait cependant contracté un horrible cancer qui a failli l’emporter dans les années 2000) qui nous manquera énormément…
Néanmoins, ses oeuvres majeures demeureront à jamais immortelles et continueront à vivre à travers nous et nous ne l’oublierons jamais.
Je recommande la série animée originale de Cobra à toutes et à tous ! 😀 C’est un véritable monument de la science fiction et de l’animation dont le charme restera à jamais éternel et intemporel ! 😀
Je la conseille aussi bien aux nostalgiques ne l’ayant pas revu depuis qu’aux néophytes !
Cobra est sorti en DVD chez Déclic Images et en Bu-Ray chez All the Anime.
Je conseille également fortement le manga original de Buichi Terasawa qui est un véritable chef d’oeuvre du 9e art. Si le manga en noir et blanc sorti chez trois éditeurs différents (Dynamic Visions, Taïfu, Black Box) est hélas difficilement trouvable à l’heure actuelle , le manga en couleurs composé de 17 volumes est toujours disponible dans son intégralité chez Isan Manga (et jadis édité par Taïfu).
Un grand merci à Joe Gillian de m’avoir autorisé à employer des images de son site Cobraworld pour ma chronique.
http://www.cobraworld.fr
One thought on “Cobra : analyse d’une série de science fiction mythique”
Ah Cobra ! très bonne analyse, cher Xanatos, très complète comme d’habitude ! J’ignorais le relatif insuccès au Japon, mais à la réflexion au cours de mes nombreux séjours je n’ai guère vu de figurines de notre héros et de ses comparses…
Cobra comme tous les héros de S.-F. vit dans un monde purement féerique autrefois très crédible, un cosmos plein de planètes habitées à l’atmosphère, à la pesanteur et au climat viables pour des humains ou humanoïdes, et où l’on se promène tranquillement de l’une à l’autre. Le réel, nous le savons maintenant, est très différent : les distances cosmiques sont si énormes et notre vie si courte que jamais l’Homme ne dépassera Mars, dans un espace intersidéral à la vie absente ou totalement hors de portée. Dans Cobra, les races étranges se côtoient, pullulent même. Leur niveau technique n’est guère élevé : à part quelques machines de très grande taille, les E.T. combattent surtout avec de bons vieux flingues, et il n’est pas étonnant que le psychogun à rayon delta de Cobra, cette belle trouvaille, les abasourdisse ! La nostalgie “western” est très sensible chez Buichi Terasawa (et d’autres, Leiji Matsumoto par exemple). Le climat de certaines planètes est torride, mais pas au point de carboniser les organismes ; ou glacial, mais en ski avec des fourrures ça roule, bref : tout cela reste très “terrien”, mais après tout c’est pareil dans Star Wars, et surtout le sens de l’aventure, l’action épique transcende largement ces limitations. Et puis, il y a Cobra (et ses dames) ! Il est invincible mais connaît pourtant quelques situations de péril ou d’angoisse, tout en gardant presque toujours sens de l’humour et désinvolture. Cela le rend beaucoup plus intéressant qu’une armoire à glace sans âme ; son courage est lucide et n’en fait jamais une tête brûlée. Il apprécie les jolies femmes, mais son flirt reste courtois, dépourvu de tout machisme dominateur ; il en croise beaucoup, et des plus sexy ; non seulement elles ont un minois charmant, mais aussi un corps de rêve, à peine masqué par des tenues minimalistes, la mode féminine dans le cosmos étant aux strings et aux minces ceintures de poitrine. Souvent guerrières, mais aussi scientifiques, archéologues, policières, ce ne sont pas des potiches décoratives, comme tu le remarquais Xanatos. D’ailleurs certaines représentent de maléfiques ennemies de Cobra. Et certes oui, parmi ces ennemis, les deux plus frappants sont Salamandar et L’Homme de Verre. De nombreuses créatures étonnantes démontrent l’imagination extraordinaire de Buichi Terasawa, hélas tout récemment décédé. Un grand !