Cutie Honey/Cherry Miel (1973 – 1974)

 

Attention: SPOILERS

 

Honey Kisaragi est une jeune adolescente qui suit des cours dans un lycée catholique.

Un jour, son père, l’éminent scientifique Kisaragi est assassiné par une organisation criminelle “Panther Claw”. Si elle n’a malheureusement pas pu le sauver, elle apprend néanmoins plusieurs éléments surprenants. Elle n’est pas une humaine, mais une androïde: elle est Cutie Honey la guerrière de l’amour et elle a la faculté d’acquérir n’importe quelle apparence et possède une force et une agilité hors normes. L’organisation Panther Claw la pourchasse car elle détient le catalyseur multiplicateur, une machine qui permettrait à ces fripouilles d’assouvir leurs desseins machiavéliques et de dominer le monde.
Depuis ce jour, Honey s’est juré de venger la mort de son père, d’anéantir l’organisation Panther Claw et de protéger ses ami(e)s et ses proches…

J’ai découvert la série animée originale de Cutie Honey (Cherry Miel en VF) dans l’émission du Club Dorothée en 1988, et je l’aimais bien étant enfant, je la trouvais très sympathique et amusante.
A l’époque, je pensais que c’était la “suite” de Goldorak car d’une part, les deux séries avaient un style graphique similaire, et, d’autre part, j’étais persuadé que Danpei (Mr Tatami en VF) était en fait le vieux Rigel de Goldorak, j’étais sûr que c’était le même personnage !

Ce n’est que bien des années plus tard que j’ai appris que ce sont deux personnages distincts (malgré le fait qu’ils soient des sosies au niveau du physique) et que ce DA est plus ancien que Goldorak et n’en est nullement la suite.
D’ailleurs, j’étais intrigué par le fait que l’on ne voyait nulle part Vénusia et Mizar dans la série alors que ce sont pourtant les enfants de Rigel ! ^^
Cependant, pour le reste, je ne m’étais pas trompé, Cherry Miel et Goldorak ayant été tous deux crées par Go Nagai. 😉

Depuis plusieurs années, je me suis replongé avec délectation dans l’univers de Go Nagai: j’ai adoré redécouvrir Goldorak, j’ai été conquis par la série d’OAVs Mazinkaiser (remake de Mazinger Z ) et le film qui la conclue et j’ai beaucoup aimé Shin Getter Robo vs Neo Getter Robo , Demon Prince Emma et CB Go Nagai World(tous ces animés ayant été réunis dans le très bon coffret DVD de Black Box). Enfin, j’ai été totalement enthousiasmé par le manga original de Devilman (pur chef d’oeuvre) et j’ai beaucoup aimé le manga original de Grendizer/Goldorak.

Ayant appris que la série animée originale de Cutie Honey était sortie outre atlantique en DVD, je décidais de me commander sans plus attendre ce coffret, j’avais gardé des souvenirs agréables de cette série et j’avais bien aimé les OAVs des années 90 qui lui faisaient suite.

Bien m’en a pris: Cutie Honey fait partie de ces DAs que j’ai redécouvert et qui se sont avérés être meilleurs que dans mes souvenirs d’enfance.

Alors techniquement oui, la série accuse son âge au niveau de l’animation, même si ce côté kitsch lui confère un certain charme.
En revanche, le character design de Shingo Araki est excellent et un pur régal, quant aux épisodes dont il a dirigé l’animation, ceux si sont pur ravissement pour les yeux ! 🙂

J’ai été aussi séduit par les couleurs vives et chatoyantes qui reflètent tellement bien l’esprit “funk” de la série et qui sont très agréables. Les musiques sont également très plaisantes.

En ce qui concerne, les histoires, celles ci suivent le même schéma narratif: une guerrière redoutable est envoyée par Panther Claw pour faire avouer à Honey où est la machine que l’organisation convoite et ensuite la tuer, Honey l’affronte et la bute à la fin, et ensuite Zora la grande chef envoie à Jill sa soeur une autre guerrière pour l’épauler dans sa tâche…

Et pourtant, malgré cet aspect redondant… la série parvient le tour de force à ne jamais être lassante !
Déjà ce qui est bien avec les histoires, c’est qu’elles se déroulent dans des lieux variés et ne se situent pas toujours au même endroit: les aventures de notre charmante héroïne peuvent avoir lieu au Japon, aux USA, sur un paquebot ou encore à Monaco ce qui rend les récits très dépaysants.

Ensuite, l’oeuvre a une ambiance vraiment extraordinaire: Un même épisode peut être tour à tour hilarant, sombre, épique et dramatique, voire tragique… Et ce, sans jamais que cela ne sonne faux ce qui est un sacré tour de force de la part des scénaristes !
On a jamais la sensation que des gags tombent comme un cheveu dans la soupe ou qu’une scène d’action soit trop abrupte.

Au sujet des autres points forts, le plus important d’entre tous est Cutie Honey, l’héroïne.
N’ayons pas peur des mots, elle est tout simplement géniale ! 😀
Elle est très intelligente, astucieuse, habile, forte, marrante et espiègle.
C’est un régal pour les zygomatiques de la voir tourner en bourrique avec un malin plaisir Madame Alphonne et Madame Miharu ses professeurs où qu’elle berne via ses déguisements et ses ruses les sbires de Panther Claw.

C’est une jeune fille déterminée, passionnée, qui va de l’avant et qui ne se laisse jamais marcher sur les pieds.
De plus, elle n’a pas sa langue dans sa poche et certaines de ses répliques sarcastiques sont très savoureuses et cocasses.

Les animateurs ne manquent pas une occasion de mettre en valeur la plastique parfaite et les courbes affriolantes de notre plantureuse androïde (celle ci se retrouvant l’espace de quelques secondes en tenue d’Eve avant sa transformation en Cutie Honey), néanmoins, ce n’est jamais racoleur, cela reste fripon, coquin et un peu érotique mais sans excès.
Et puis j’adore les petits jingles musicaux que l’on entend pendant après sa transformation.
“Honey Flash!”
“AAAAAAH!”
Et après qu’elle a fini sa tirade où elle déclare être la guerrière de l’amour, on entend comme refrain
“Papapapalalalala… AAAAAAAH!”
J’y peux rien, cela me fait trop délirer ! ^_^

Cutie Honey rappelle un petit peu Superman par la relation qu’elle entretient avec Seiji qui est un journaliste.
A la différence près que:
C’est Seiji qui est un “Loïs Lane” au masculin qui se fait presque tout le temps enlever par Panther Claw ou qui se met en danger et c’est Honey qui doit le sauver.

De plus, si Clark Kent/Superman est amoureux de Loïs, Honey n’a AUCUN sentiment amoureux envers Seiji ! elle l’aime bien mais en tant qu’ami. Et gare à lui si ce dernier se montre trop entreprenant avec la demoiselle sous peine de se prendre une bonne gifle !

Malgré son côté “boulet”, Seiji est tout de même un personnage sympathique, il est plein de bonne volonté et il arrive que certaines de ses enquêtes aboutissent et aident le groupe.

J’aime beaucoup Danbei son père qui est très exubérant, drôle et délirant. De plus, lors de certains combats, il donnera un bon coup de main à Honey (même si c’est plus souvent cette dernière qui le sauve).

Enfin, Junpei, le petit frère de Seiji est un petit garçon très précoce pour son âge qui bave littéralement devant Honey dont il est complètement gaga !

La série peut parfois être très cruelle: ainsi dans un épisode clé Natsuko, la meilleure amie de Honey se fait assassiner par l’ignoble Jill ce qui bouleversera et causera un chagrin immense à notre belle androïde. Et comme si cela ne suffisait pas, le lycée dans lequel elle vivait est anéantie par sa pire ennemie !

A ce sujet, mon épisode favori de la série est le douzième où Cutie Honey apprend que la soeur de la guerrière qu’elle affrontera était une sirène. Celle-ci quand elle pleurait avait des larmes qui était en fait des joyaux. Les hommes l’ayant capturé et avides de richesse l’ont alors violemment frapper pour l’obliger à pleurer. Mais elle ne versa plus de larmes et mourut sous ses coups.
Traumatisée par la mort de sa soeur qu’elle aimait plus que tout au monde, Mermaid Claw accepta que l’organisation Panther Claw la transforme en monstre afin qu’elle se venge de l’humanité.

Honey revêtira l’apparence de la soeur de Mermaid Claw pour mieux la neutraliser ensuite, mais quand cette dernière, croyant que sa soeur est revenue à la vie et pleure des larmes de joie, on sent que notre héroïne est peinée d’avoir eu recours à un tel stratagème pour la duper.

De même, c’est l’une des rares ennemies qu’elle ne voudra pas tuer, au contraire, elle a tenté de la raisonner et essayé de la convaincre de quitter Panther Claw.

De plus, la direction de l’animation de Shingo Araki est flamboyante et majestueuse, un régal pour les mirettes.

J’ai aussi beaucoup aimé la guerrière de l’avant dernier épisode: elle est puissante, tenace et résistante.
Plus tard dans le récit, Jill capture Danbei et sa famille et soumet cet ultimatum à Honey: “Si tu ne te laisses pas abattre par notre tueuse, nous assassinerons tes amis !”
Néanmoins la guerrière de Panther Claw n’avait pas été informée de cela. Quand elle combat ensuite Honey, elle constate immédiatement que celle ci ne donne pas le meilleur d’elle même durant le duel. Après qu’elle lui apprit l’odieux chantage de Jill, révoltée et furieuse, la guerrière libère Danbei et les autres afin que Honey puisse l’affronter en s’investissant corps et âme dans leur bataille.
J’ai vraiment beaucoup aimé ce personnage, certes dans le camp des mauvaises, mais elle était loyale et avait des principes ainsi qu’un grand respect envers son ennemie.
Elle me rappelait agréablement le général Atlas, un méchant de Goldorak très humain, loyal et touchant (c’était celui passionné par les colombes et qui eut une amitié sincère avec Mizar).

J’ai cependant été étonné par le dénouement:
Cutie Honey parvient à tuer Sister Jill, la meurtrière de son père et de Natsuko et a pu venger leurs morts. Mais Sister Zora, la grande chef de l’organisation Panther Claw est toujours vivante et menace Honey de continuer à la traquer et celle ci se jure de la liquider… Et la série s’arrête là. Ce dernier épisode laissait pourtant augurer une suite qui n’a finalement pas vu le jour.

Globalement, j’ai adoré la série TV Cutie Honey de 1973 composée de 25 épisodes: elle est passionnante, drôle, palpitante, émouvante et incroyablement fun ! 🙂
C’est un grand classique de l’animation japonaise qui n’a rien perdu de son charme et de son attrait et qui se regarde toujours avec grand plaisir ! 🙂

Cependant, si elle est sortie via quelques VHS en France, elle n’a hélas jamais bénéficié d’édition DVD à ce jour.

Espérons qu’un jour un éditeur français sortira dans son intégralité ce grand classique en DVD ou Blu-Ray.

Cutie Honey a donné lieu à plusieurs adaptations animées: Shin Cutey Honey une série d’OAVs produite en 1994 composée de 8 épisodes qui baigne dans un univers futuriste cyberpunk, Cutie Honey Flash une série TV de 1997 baignant dans une ambiance shojo, Re Cutie Honey une série d’OAVs de 3 épisodes datant de 2004 (dont le premier épisode fut réalisé par Hiroyuki Imaishi, père de Gurren Lagann ) et enfin Cutie Honey Universe la dernière série animée en date diffusée en 2018.

Toutefois, parmi tous ces animés, c’est encore la série animée de 1973 qui demeure ma favorite.

Soulignons aussi qu’en version originale japonaise, dans la série TV des années 70, Cutie Honey est brillamment interprétée par la grande Eiko Masuyama (Miné Fujiko dans les animés de Lupin III produits entre 1977 et 2010): elle emploie une voix suave et sensuelle qui sied à merveille à la plantureuse héroïne de Go Nagai tout en lui insufflant beaucoup de fantaisie et elle la rend tantôt drolatique, tantôt très touchante !

A noter aussi que Cutie Honey le manga original de Go Nagai est sorti chez l’éditeur Issan Manga et est composé d’un seul volume. Le manga est plus sombre et violent que l’animé, mais regorge aussi de beaucoup d’humour et est très délirant !