Critique de Lupin III – Le Tombeau de Daisuké Jigen
Lupin III et son inséparable partenaire Jigen Daisuké convoitent un diamant fabuleux ayant pour nom “La Petite Comète” qui se trouve à Doroa Est.
Ils sont tous deux conscients qu’ils doivent redoubler de prudence, car, depuis que Queen Malta, une chanteuse renommée y a été brutalement assassinée, les forces de l’ordre sont sur le qui vive.
Notre duo se déguise habilement, tout semble marcher comme sur des roulettes, ils sont sur le point de s’emparer du diamant… Quand tout à coup, l’alerte est donnée, la police et l’armée est à leurs trousses ! Ils arrivent, non sans mal, à dérober le diamant et à échapper aux policiers et aux militaires.
Cependant, ce qu’ils trouvent louche, c’est que leurs poursuivants anticipent à chaque fois ce qu’ils vont faire et se demandent légitimement où s’enfuir.
Tout à coup, Jigen se fait tirer dessus à l’épaule et Lupin dans la jambe !
Un sniper les a visé et les a atteint en dépit du fait qu’ils étaient dans un angle mort du tireur, donc, comment a-t-il pu les toucher ?
Ils mènent leur petite enquête et découvre que le tireur est un dénommé Yael Okuzaki.
C’est l’un des tueurs à gages les plus redoutables et craints du milieu. D’une part, il prépare toujours des tombes pour ses futures victimes. D’autre part, à chaque fois, il lance son dé, et, selon ce qu’il indique, il tire une ou plusieurs balles sur sa future victime. Et celui qu’il prévoit d’assassiner est Jigen ! Pourquoi veut il l’abattre et qui est son commanditaire ? C’est ce que nos deux cambrioleurs vont tenter de chercher à comprendre.
Le 8e film d’animation cinématographique de Lupin III est sorti officiellement en France chez l’éditeur Black Box en 2017 en DVD et Blu-Ray.
Il est réalisé par Takeshi Koike qui avait déjà travaillé sur l’excellente série animée Lupin III une femme nommée Miné Fujiko qui avait su relancer avec brio la franchise qui ronronnait depuis quelques années et qui a clairement fait honneur au manga culte de Monkey Punch.
On y retrouve en tout cas le même style. C’est à partir de ce film que Lupin est vêtu d’une veste dorénavant bleue, qu’il a porté aussi dans la série Lupin III l’aventure Italienne , la série suivante Lupin III Part V et le film Lupin III la brume de sang de Goemon Ishikawa sorti en 2017 au Japon et en 2018 en France chez le même éditeur.
Techniquement parlant, ce film est une merveille, on reconnaît aisément la patte du prestigieux studio Telecom. Le character design est magnifique et transpire la classe, Lupin, Jigen et Fujiko ayant vraiment un charisme exceptionnel dans cette aventure.
Pour ce qui est de l’animation, si celle ci était d’une qualité fluctuante et inégale sur la série de Fujiko, ici, il n’en est rien, elle est d’une fluidité sidérante et absolument parfaite, les personnages se mouvant avec aisance.
Les scènes d’action sont quant à elles tout bonnement exceptionnelles, elles sont toutes plus spectaculaires les unes que les autres, mention spéciale aux gunfights d’une intensité inouïe.
En ce qui concerne le scénario, et bien je l’ai trouvé franchement excellent.
Un des éléments qui caractérisent fortement l’intrigue, c’est la tension qui en émane.
En effet, pendant une bonne partie du scénario, nos deux cambrioleurs sont aux abois, ils sont confrontés à un ennemi extrêmement dangereux, intelligent et tenace ne leur laissant aucun répit. On frémit pour eux et on se demande sincèrement comment ils vont s’en sortir. Le ton n’était pas sans me rappeler le mémorable téléfilm Lupin III Walther P-38/Island of Assassins de 1997 qui avait une ambiance sombre et violente.
De plus Okuzaki constitue un ennemi digne de ce nom et causera bien du fil à retorde à Jigen qui trouvera en lui un rival dont l’habileté à l’arme à feu n’a pas à rougir face à la sienne !
Notre pistolero favori avouera même à son meilleur ami qu’il a peur de mourir, ce qui ne fait que l’humaniser davantage, cela change agréablement des héros n’ayant jamais peur de rien ni de personne. Lupin tient beaucoup à lui et fera tout pour le sauver.
Miné Fujiko est aussi présente dans cette aventure, malheureusement pour elle, elle n’y sera pas vraiment à son avantage étant donné qu’un redoutable cartel la capturera.
On sera étonné aussi que, une fois n’est pas coutume, elle n’implore pas Lupin de venir la sauver quant elle est en danger. Cependant fidèle à lui même, le roi de la Cambriole ne pourra décemment pas la laisser dans le pétrin.
Heureusement, vers la fin du film, elle est un petit peu mieux mise en valeur et on retrouve son sens de la ruse et de la perfidie. Le passage où elle sauve involontairement Lupin en écrasant le visage de son “tortionnaire” grâce à sa moto m’a bien fait rire !
Le récit est bien ficelé et sait entretenir les surprises, les rebondissements et à ménager un certain suspense, on y retrouve le sel et la saveur des meilleures histoires de Lupin III.
A un moment donné du film, Lupin se retrouve avec un bandeau sur l’oeil, on peut y déceler une référence faite à la dernière histoire du manga Shin Lupin III “Alcatraz Connnection” (adaptée dans le téléfilm de 2001) où il portait effectivement cela dans cette aventure.
En bref, Lupin III- le Tombeau de Daisuké Jigen est une superbe réussite et est d’après moi l’un des meilleurs films de la saga.
Il est sombre, drôle, intense, très bien écrit et magnifiquement réalisé.
A découvrir absolument, que vous soyez fans de Lupin III ou néophytes !
Attention, en raison de sa grande violence, il est déconseillé aux plus jeunes et aux âmes sensibles. C’est l’un des plus durs dans ce domaine avec Lupin contre Mamo et Mort ou Vif.
Pour conclure, le film a une avant dernière scène savoureuse où un ennemi majeur de ce cher Lupin apparu dans l’un des premiers films d’animation cinématographiques de la saga nous gratifie d’un petit cameo, laissant augurer son éventuel retour dans un prochain film !
2 thoughts on “Critique de Lupin III – Le Tombeau de Daisuké Jigen”
Excellente comparaison avec ”Walter P38”, sans aucun doute le téléfilm le plus noir et le plus cruel de toute la saga ! Même si ma préférence a toujours été au mélange humour cartoonesque et ambiance polar, j’apprécie toujours de temps à autre un bon Lupin plus hardcore et violent, lorsqu’il est bien mené. J’avais beaucoup apprécié faire la fiche pour Planète Jeunesse à l’époque et je me souviens très bien de mon premier visionnage du film. Durant les vacances de juillet, dans une ambiance estivale, me voilà face à une scène où Jigen se fait descendre et Lupin l’assiste, une expression désespérée et anxieuse dans ses yeux ! La scène était si bien faite qu’elle sonnait vraie.
Merci beaucoup Veggie11, je suis très content que ma critique t’ait plu et que tu aies trouvé ma comparaison avec le téléfilm “Walter P38” pertinente ! Tout comme toi, mes Lupin III de prédilection sont avant tout ceux combinant habilement humour cartoon et déjanté, polar et aventure, mais effectivement, j’aime bien aussi les histoires de Lupin III plus sombres et hardboiled à condition de ne pas se fourvoyer dans la violence gratuite, ce que le film de Jigen et le téléfilm de 1997 ont su éviter avec brio 🙂 . Ta fiche sur ce film de Lupin III par Takeshi Koike pour Planète Jeunesse est par ailleurs excellente et analyse fort bien ce superbe moyen métrage ! 🙂 Coïncidence amusante: j’ai moi aussi découvert “Lupin III: le tombeau de Daisuké Jigen” en plein été, peu après l’avoir acheté à Japan Expo en 2017 ! 🙂